mardi 18 mars 2014

Le thé : pour qui, pourquoi et à quel prix ? Replay de l'émission "La Quotidienne" sur France 5




Le thé est la deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau. Chaque année, il s’en boit 1 000 milliards de tasses à travers le monde. Que trouve-t-on à l’intérieur ? Comment l’apprécier lorsque l’on n’y connaît rien ?



Nous recevons aujourd’hui en plateau des passionnés. Certains en ont fait leur métier, d’autres pas. Mais tous se connaissent de près ou de loin car les adeptes de cette boisson font partie d’une toute petite famille. Il y a 30 ans, les Français ne juraient que par le café. Aujourd’hui ils boivent en moyenne 230 grammes de thé par an. C’est peu si l’on compare aux Irlandais ou aux Britanniques (presque 3 kilos), mais depuis les années 80, sa consommation dans l'Hexagone a presque doublé.
Une boisson « plus complexe » que le vin

Si les amateurs se font de plus en plus nombreux, c’est qu’il y a derrière chaque tasse, la possibilité d’une dégustation, tout comme le vin. Lydia Gautier, ingénieure agronome de formation, spécialisée dans le thé a un temps hésité entre son actuelle profession et un métier d’œnologue. Elle explique « Le thé pousse dans des sols acides donc différents de la vigne mais on retrouve les mêmes notions de vieux théiers comme lorsque l’on parle de vieille vigne pour le vin. » Autre point commun, « la notion de saisonnalité. » Les thés récoltés au printemps seront d’excellente tenue et coûteront beaucoup plus chers. Ils sont d’ailleurs très rares. Toutefois, nuance-t-elle, « Le thé nécessite plus de travail que le vin, car il y a plusieurs récoltes par an. » En fonction de l’oxydation et du terroir, les thés auront des couleurs différentes. Nous consommons principalement 6 couleurs de thé, mais il y en existe en réalité beaucoup plus. « Si vous prenez les thés noirs par exemple, ils n’auront rien à voir les uns avec les autres en termes organoleptiques. » Enfin, tout comme nous le faisons avec le vin, Lydia Gautier se plaît à associer la boisson à différents mets. Elle conseille par exemple un thé vert du Japon avec un fromage de chèvre frais ou bien du thé noir de Chine avec du Maroilles. « Pour chaque AOP on peut trouver une alternatives au vin. »

Des qualités disparates en fonction des terroirs et du conditionnement

Si la boisson jouit d’une image santé qui, par les temps qui courent, lui bénéficie, sachez que la qualité diffère d’un thé à l’autre. « Les propriétés ne changent pas selon que l’on boive du thé en brisure (que l’on retrouve obligatoirement dans les sachets à l’exception des nouveaux sachets pyramides) ou en feuilles (qui constituent le thé en vrac). En revanche, le conditionnement est à prendre en compte, car il est évidemment en contact avec ce que l’on boit et peut être nocif. » indique Olivier Scala, président du Comité du thé.

Si 70% des thés sont vendus en grande surface, le thé en vrac a souvent « plus de caractère. Une identité plus marquée et surtout, des qualités organoleptiques c’est-à-dire l’apparence, l’odeur, le goût ou encore la texture, que la brisure n’aura pas. »

Un autre marché se distingue, celui du bio. La boisson n’aura pas meilleur goût, de plus grandes qualités, mais c’est la méthode de production agricole qui changera. Eric Garnier, directeur de la filière thé et chargé du développement chez Alter Eco explique « On n’utilise pas de pesticides et on favorise une gestion naturelle de la production. » D’ailleurs, chez la marque, on fait travailler de petites productions familiales principalement au Sri Lanka et en Afrique du Sud. C’est une des marques de fabrique d’Alter Eco qui mise sur le bio, et sur le commerce équitable. Avec cette démarche, ils touchent essentiellement un public « féminin, de 35-40 ans, CSP+ et soucieux de l’impact de la production sur la planète, des questions éthiques, de la part financière qui va au producteur. », précise encore Eric Garnier. Au final, la boîte de thé sera plus chère : environ un euro de plus (3.15 euros contre 2.11 euros en moyenne en grande surface) mais ce critère séduit plus d’un consommateur si l’on en croit les chiffres : les ventes ont enregistrées +20% sur la filière thé de la marque.

Gaëlle Grandon
@Chrysopolis

2 commentaires:

  1. Article intéressant, je confirme le thé en vrac est bien meilleur et il n'y a que l'embarras du choix et pour tous les goûts !!!!

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  2. Ça c est sur qu il est meilleur ! Mais 70% des buveurs de thé l achètent en supermarché, dommage....

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